vendredi 26 décembre 2008

Les gardes côtes

Comme toujours avec la bassine "le large" Smail exigeait que je mette le pantalon en néo,sinon pas de sortie!assez loin nous avons vu une ronde de barque mon voisin m'a regardé j'ai haussé les épaules,arrivés sur les lieux les pêcheurs nous regardaient d'un air moqueur mais nous les avons ignoré!et comme je le pensais c'était du bezoug,je me suis souvenu de la japuta je jetais mon fil mais le laissais à mi-eau j'ai fait quelques joli chinchars,subitement tous les moteurs se sont mit à ronronner,les barques qui filaient vers le Cap Roux d'autres vers Franine,Abdaka lui aussi tout en mettant son moteur en route il me dit"les gardes côte!".Et alors?La totalité des barques de Franine et Cap Roux n'ont aucun document.Les gardes-côte nous ont rejoint evidement,nous avons arrêté le moteur,ils ont demandé les papiers,j'avais la tête baissée ils ont demandé l'ancre pour nous remorquer jusqu'au port d'Oran j'ai alors levé la tête en plaidant pour mon voisin:surpris de voir une femme,ils ont changé d'attitude mais il fallait rentrer chez-nous,puis ils sont repartis en provoquant des remous terribles.Nous avons mis le cap sur Franine mais jeté l'ancre sur une seiche je surveillais la corvette mais elle est rentré sur Oran tard le soir et bien loin au large

jeudi 25 décembre 2008

A trois dans la bassine

Le moteur de Abdaka était poussif et à mon avis la barque était en surcharge ça ne nous a pas empêché de nous éloigner légèrement au large de Passaro.Ce qui m'amusait c'est les deux hommes en face de moi qui à chaque fois entremêlaient leurs lignes,j'étais épargnée parce que dabord je lançais mon fil très loin à l'avant du bateau,eux laissaient glisser leur fil juste au dessous,ce n'était pas une pêche miraculeuse mais amusante.En rentrant mon mari m'a annoncé qu'il ne ressortirait plus avec nous.Nos sorties devenaient de plus en plus audacieuses,nous allions presque jusqu'à Kristel avec notre coquille de noix et j'étais litteralement subjuguée par la pêche,je crois que si mon voisin m'avait proposé d'aller à Turck avec la bassine j'aurai dit oui,sa femme et ses enfants nous attendaient toujours sur le quai pour remonter la barque à la maison.Ce jour là nous sommes sortis assez tôt,cap au large de Franine et subitement nous avons été enveloppés d'un épais brouillard pour moi c'était nouveau ,nous avons virer pour rentrer mais impossible on ne voyait rien,la meilleure solution était de jeter l'ancre et attendre,mon voisin s'est arrêté et m'a demandé de jeter mon fil qui était toujours prêt rien en bas il s'est deplacé pour tester encore le fond toujours rien,après plusieurs tentatives nous sommes tombés sur une seiche.Fallait attendre la levée du brouillard autant pêcher!mais le poisson n'avait rien à voir avec ce que nous avions l'habitude de prendre,dabord un joli grondin le courant assez fort entrainait nos lignes assez loin,puis une belle tirade,je remontais mon fil mais quand le poisson a fait son appariton je ne connaissais pas jamais vu sur les étal,Abdaka m'a alors dit "rata"les yeux verts,et nous avions fait une très belle pêche cependant il fallait rentrer malgré le brouillard.Au bout d'un moment nous avons entendu une sirène de bateau à notre gauche nous en avons déduit que Franine etait à droite nous avons donc mis le cap à droite nous nous sommes retrouvés près de la source thermale,le brouillard se dissipait doucement.Arrivés chez-nous ,nous nous sommes promis de retrouver la fameuse seiche peine perdue à ce jour.

mercredi 24 décembre 2008

La bassine

Abdaka appelait sa petite barque la bassine elle était lègère en aluminium,mais avait des petits trous il fallait écoper à tout instant,donc pas très agréable,mais l'important pour moi c'était le fait de sortir!la première fois nous ne sommes pas allés très loin mais nous sommes revenus avec des pagres et des vidriades.A la maison j'ai discuté avec Smail et posé une question au sujet de papier goudronné,que nous avions en reste après avoir couvert la toiture,il a suivi mon idée surtout que nous avions le temps de faire les réparations le voisin ne devait venir qu'en fin de semaine.Nous chauffions le papier alu avant de le placer et tout chaud,posé sur la partie percée encore un leger coup de chalumeau,notre bassine est devenue étanche Smail était septique mais ça a marché,Abdaka était heureux,la deuxième fois Smail a tenu à sortir avec nous mais il l'a regreté c'etait la première et la dernière fois qu'il sortait en mer.L'interêt de la bassine c'était sa legèreté,on pouvait la prendre à deux sans problème.Les sorties suivantes étaientde plus en plus éloignées,lui aimait aller au bezoug la quantité,et non la qualité mais j'insistais et il m'écoutait quand il me voyait faire il n'en revenait pas,un jour de mer calme nous sommes allés au peigne ce poisson que j'adore au bout de l'hameçon et dans mon assiette.On apercevait au loin la cheminée de la centrale electrique du port d'Oran,le courant nous avait poussé au large et là où nous étions c'était une seiche réuté pour les abadèches j'ai donc changé de palangrotte.Rien des petites toques et l'appât disparaissait,fallait les amorcer à chaque fois,puis je jette mon fil avant d'atteindre le fond il est tiré je me suis empressée de monter le poisson,il était magnifique je ne connaissais pas mon voisin m'a dit en arabe "caméléon"je ne l'avais jamais vu ces couleurs irisées m'ont éblouie j'en ai fait un second et troisième plus tard j'ai appris son nom le coryphène!Abdaka a fait une abadèche mais je m'en fichais pour moi les coryphène représentaient la pêche miraculeuse.En plus dans l'assiette c'était fameux!

mardi 23 décembre 2008

L'isolement

Plus personne à Franine!excepté Smail moi et nos chiens,vu que la route était barrée à Krstel et Belgaïd,très on se cloitrait.Dans la journée je m'asseyais et regardais les chalutiers,démolir notre côte les jours de mer calme lorsque l'eau était transparente je m'amusais à chercher les poissons j'en voyais souvent briller au soleil.4 années d'isolement,quand enfin quelques temeraires se sont hasardé.Puis les anciens de Franine ont commencé à montrer le bout du nez,mais certains ont découvert des ruines à la place de leurs cabanons des dalles effondrées,bref rien à voir avec Franine d'avant.Quelques uns ont retroussé leurs manches et venaient les vendredis matin pour repartir le soir,pendant quelques mois puis au lieu du vendredi ils arrivaient la veille et passaient la nuit.Progressivement Franine reprenait vie,aami Tayeb n'est pas revenu ses enfants ont fait une brève apparition mais leur cabanon abandonné à ce jour.Mais la chance m'a sourit!un de nos voisins avait une mini barque 1,60m il en a parlé à Smail "je veux l'apporter sur le toit de la voiture mais je ne peux pas le faire à chaque fois"je le voyait venir,j'ai donc dit à mon mari de lui proposer de la laisser à la maison,je vous ferais un aveu ce n'était pas gratuit,en ce qui me concernait.L'homme a accepté quelques jours plus tard j'ai demandé au voisin si je pouvais sortir avec lui,il a accepté mais Smail exigeait que je mette le pantalon en néoprène,l'important pour moi c'était le feu vert pour ressortir en mer,ça me manquait!et nous voilà preparer notre première sortie avec Abdaka!

lundi 22 décembre 2008

Desastre

Les jours suivants nous avons placé des sacs de béton traversés par les barres de fer fichées dans les fûts,manquait pas grand chose pour finir notre digue.La tempête est arrivée j'étais anéantie!tout le monde quittait Franine même ceux qui n'avaient pas d'autres domicile comme nous ils étaient relogés dans des écoles et centres!nous avec nos 17 chiens nous sommes restés.En dehors de la situation securitaire le banditisme s'est manifesté sachant que tous les cabanons étaient abandonnés par leurs occupants,ils s'adonnaient aux pillages et vandalisme.Le quai était triste à voir tout le mal que l'on s'est donné pour voir les fûts couchés des sacs disséminés exception faite pour la citerne qui elle s'est penchée très legèrement,mais ne s'était pas déplacée,bien réfléchi la digue sera faite à l'avenir de blocs equivalents à la citerne.Nous nous sommes mis à la recherche de conteneurs,mais la degradation de la situation nous a fait cesser les travaux,Smail descendait tous les jours au garage.Un jour il arrive en me disant ils ont pénétré dans le garage et essayé de voler le treuil,nous sommes redescendus avec les outils adequats nous l'avons démonté et rangé à la maison restait la barque mais c'était plus compliqué.2 jours plus tard l'armée a fait une ronde nous avons demandé de l'aide en un quart d'heure la barque était à la maison.Fini les sorties,quelques rares pêcheurs à la ligne venaient je me hasardais mais avec une palangrotte et un sifflet dans la poche je descendais.Les prises n'étaient pas exceptionnelles c'était surtout des vieilles,vacca ou vaches poisson apreciable,sinon une fois j'ai fais une murène mais j'ai sifflé Smail pour la tuer elle s'était complètement saucissonnée avec le fil.Puis le vide des années sans pêche.

La digue

La blessure à la main s'est faite ressentir,une fois à la maison,je me suis soignée puis j'ai commencé à échaffauder des plans.Le sommeil me fuyait,une idée m'est venue trois ou quatre jours après,j'ai exposé mon idée à Smail,nous l'avons commentée,mais je ne pouvais encore rien faire avec ma main même la pêche alors que la mère s'était calmé je ne sais pas me servir de la main gauche,j'ai essayé plusieurs fois,je fais des liots avec mon fil.Je me suis improvisée ingenieur,je dessinais des plans,restait encore beaucoup de fûts,mon mari a acheté une citerne à des ferrailleurs elle était percée pas beaucoup bien sûr.Et nous voilà décidé à faire notre digue.Comme la situation securitaire n'était pas extra aami Tayeb et sa famille sont allés dans leur maison à Eckmul,les autres ne paraissaient pas pressés,comme notre betonnière était petite nous en avons loué une un peu plus importante,l'employer du pressing est venu nous aider,le trou de la citerne quatre trous à la chignole une plaque de contre-plaqué,elle était prête!à cheval sur le quai et l'eau nous l'avons chargé de pierres et beton,puis Smail est venu m'aider nous avons rempli aux deux tiers de petites pierres et beton le fond était inégal il fallait une assise pour ce reservoir de plus de deux mètres cube.Les sacs bien étalés nous avons utilisé le tire-fort pour déplacer la citerne,avec tous les spectateurs je priais Dieu pour que ça marche,et ça a marché,nous sommes empressé de charger béton et pierres jusquà ras bord.Fini pour la journée!nous sommes rentrés exténués,mais le lendemain,je me suis levée tôt pour voir ma citerne de la maison,elle etait àsa place!nous avons alors aligné les fûts entre la citerne et le garage,même procédé que pour la citerne avec des sacs pour l'assise de chaque fût,puis des barres metalliques de 12 ,quatre dans chaque tonneau,nous en avons placé 7 et avons arrêté,je voyais ma digue se dessiner avec un certain plaisir,dans la semaine deux autres familles ont quitté Franine.

Deuxième chavirage

Les sorties devenaient presque quotidiennes et le plaisir était toujours aussi vif,exceptée la pointe de l'aiguilles nos seiches résidaient que dans les environs de Franine.Un jour que je voulais voir la côte avec les jumelles j'ai embarqué celles ci dans mon panier,arrivés aux bezougs j'ai commencé à explorer le bord puis le large ,deux petits points me sont apparu j'ai relevé l'ancre et nous avons mis le cap sur ces points!c'était des pêcheurs de Kristel ils jetaient leurs nasses à langoustes et pêchaient,nous nous sommes rapprochés et jeté l'ancre la profondeur entre 90 et 100m,pour moi c'était la première fois que je pêchais dans cette profondeur,mais je ne voulais pas paraître idiote,les prises étaient plus grosses mais plus longues à sortir de l'eau.Mon mari a été le premier à vouloir partir nous sommes retournés à notre seiched'autres barques étaient là.Avec ce poisson pas de repos,à peine le fil arrivé qu'il faut tirer,c'est presque mecanique,puis à un moment je sors mon fil et croyant avoir à faire à mes poissons avant de l'empoigner je reçois un une piqure atroce au majeur,c'était une vive(araignée royale)la douleur était terrible je commençaisà me sentir mal,mon mari a relevé l'ancre j'étais au fond du bateau allongée me tordant de douleur.De loin il a fait signe au fils de aami Tayeb,une fois la barque dans le garage ils m'ont aidée et remontée à la maison.Normalement j'aurai du aller au medecin mais je pensais que la douleur était passagère hélàs.Je me suis souvenu que les vieux parlaient de thym sauvage pour soigner certaines blessures infligées par des bestioles à venin,dans la nuit j'ai preparé ce remède la douleur s'attenu certes mais elle est toujours presente.Le lendemain,mon voisin s'est proposé pour me conduire au medecin,j'ai refusé l'enflure avait atteint le coude et j'avais moins mal"tu es folle tous les pêcheurs vont au docteur quand ils leur arrivent ce genre d'accident"mais tête de mule je refusais.Mon calvaire a duré 15 jours et aujourd'hui dix ans après j'ai toujours le majeur handicapé.Et nous revoilà à la mer Smail n'aimait pas sortir sans moi un vieil ami pied noir m'a donné un flacon d'amoniac parait que c'est efficace contre les piqures de vives et rascasses,et m'a-il-dit après la piqure fallait faire pipi sur la main.Tout en nous dirigeant vers la pointe du Cap Roux les dauphins jouaient devant nous quand nous avons jeté l'ancre l'eau était si clair que j'apercevais les poissons tourner autour de nous.La mer n'est resté aussi belle,la houle à peine perceptible mais presente,Smail qui avait une confiance totale sur son système d'accostage s'est attardé ,j'admets que le plaisir a dominé la prudence de retour à Franine les vagues étaient au rendez-vous,une rumeur de chez nous,compter trois grosses vagues la quatrième est beaucoup moins puissante.Smail surveillait la quatrième vague puis il a foncé vers le chariot mais avant de l'atteindre une vague est arrivé nous a soulevés puis posés en travers du quai de aami Tayeb qui accourait avec son fils la deuxième vague nous a envoyés sur le côté comme une andouille croyant pouvoir stopper la barque je me suis aggripée à l'hélice qui m'a ouvert la paume mais je ne m'en rendais pas compte.Dans un coin il y avait une grotte nous avons tiré la barque tout au fond sous le regard des voisins.Ce n'est qu'après avoir sauvé la barque et récuperé la banquette du milieu que je me suis aperçu de la blessure,assez profonde pourtant